Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Alexandre, 57 ans, je suis installé sur Bordeaux depuis 2015 après avoir vécu 27 ans à Paris.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Je suis venu m’installer pour suivre mon compagnon qui a répondu favorablement à une opportunité professionnelle dans la culture. J’ai moi-même exercé la majeure partie de ma carrière professionnelle dans le secteur du tourisme à Paris. Par ailleurs ce fut l’occasion de retrouver des amis venus s’installer à Bordeaux les années précédentes.
Mon installation dans cette ville m’a permis de m’immerger rapidement dans le tissu bordelais. À cette occasion j’ai pu rencontrer différents acteurs dans le secteur associatif, me familiariser avec le milieu culturel et profiter pleinement de toutes les opportunités que cette ville offre.
Lors de mon installation sur Bordeaux j’ai logé chez des parents d’amis avant d’acquérir une échoppe à rénover complètement dans le quartier Saint Genès. Au cours des années qui ont suivi, j’ai pu appréhender au mieux cette ville qui a pu se transformer avec des points aussi bien positifs que négatifs.
En l’espace de quelques années, certaines tensions sont apparues tant sur le plan des incivilités que sur la difficulté du vivre ensemble.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Actuellement mon installation sur Bordeaux m’a permis de me recentrer sur des activités qui m’étaient chères auparavant. À savoir renouer avec l’écriture et la radio ainsi que d’autres activités à caractère culturelles, mon lieu d’habitation me permettant pleinement de m’adonner pleinement à ces hobbies.
Le quartier de Saint Genès où j’habite étant très calme et convivial, ce fut l’occasion rêvée de me familiariser avec le voisinage et de profiter de la vie de quartier (commerces, marché local…)
Également durant le confinement, ayant un petit jardin, ce fut l’occasion d’élaborer un jardin potager qui m’a donné entière satisfaction dès l’arrivée du printemps et de me familiariser avec les fondamentaux du jardinage.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
Les atouts de cette ville sont le calme, une certaine quiétude, une forme de savoir-vivre et la proximité avec le bassin et l’océan.
Je note toutefois qu’en circulant souvent à vélo, les pistes cyclables ne sont pas à la hauteur d’une ville censée promouvoir les mobilités douces. (par exemple, les nids de poule, les passages non protégés et peu de parcours en site propre).
Je déplore également une minéralité trop importante pour une ville qui se prétend très écologique. Par voie de conséquence, la ville est étouffante lors du plein été et les canicules successives .
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
Ce département et cette région offrent de nombreuses possibilités pour découvrir de charmants villages et le vignoble bordelais avec ses nombreux domaines.
J’ai l’occasion de me rendre régulièrement au Pays Basque pour mieux connaître les villes côtières (Biarritz, Saint-Jean-de-LUZ, Guéthary…) ainsi que l’arrière-pays.
Faire de cette région un territoire très urbain et très dense me paraît un écueil qui va à l’encontre de son identité.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Mon installation sur Bordeaux a complètement changé ma vision de l’espace, de l’environnement et du rapport à l’autre. La notion de temporalité me semble aussi différente, essentiellement due qu’en dépit d’une croissance trop rapide la ville reste à taille humaine.
Notre quartier, inscrit dans une zone apaisée, ne peut que souligner le sentiment de bien-être.
Par ailleurs la période de confinement a été propice au rapprochement entre voisins et fut l’opportunité de créer un mini réseau d’entraide et de mieux faire connaissance avec mon environnement.
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
Paradoxalement le centre-ville est devenu plus difficile pour circuler en vélo comme à pied. J’ai pu constater après le confinement la recrudescence d’actes d’incivilités et une consommation croissante de stupéfiants.
Le quartier de la Victoire et des Capucins et des artères menant à la gare se sont fortement dégradés (drogue, insalubrité , individus agressifs, vol à la tire dans les transports en commun…)
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
J’attends des décideurs politiques d’avoir de vrais engagements en matière de végétalisation des aires urbaines ; de freiner une urbanisation et une bétonisation excessive et favoriser de facto un climat plus apaisé entre les différentes populations.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
A titre personnel, faire de cette région un territoire très urbain et très dense me paraît un écueil qui va à l’encontre de son identité (art de vivre, tranquillité des habitants..) Toutefois, il ne faudrait pas refuser les opportunités économiques qui sont inéluctables pour maintenir son attractivité.
Il me paraît important de préserver une forme de convivialité et de solidarité entre les générations et les nouveaux arrivants de nature à faciliter leur intégration.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Il me paraît important de préserver une forme de convivialité et de solidarité entre les générations et les nouveaux arrivants de nature à faciliter leur intégration. Il serait aussi judicieux de limiter la circulation des automobiles dans tout le secteur historique.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Il serait judicieux dans les années à venir de développer le tissu économique et de mieux sécuriser et accompagner le parcours professionnel des salariés.