Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Christine. J’ai 58 ans, je suis mère de trois enfants. Je suis retraitée, après avoir été enseignante (professeure d’anglais), puis avoir organisé des séjours linguistiques avec l’Australie. J’ai plein d’activités, et des projets en route. Je fais aussi des vacations d’anglais à l’Université à Bordeaux.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Je suis d’origine belge flamande. Je suis arrivée en France à l’âge de 22 ans, en 1984. J’ai vécu dix ans à Nancy, puis je suis venue en Aquitaine. J’habite en Gironde depuis 1995. En arrivant en France, j’ai dû refaire des études pour enseigner, car à l’époque il n’y avait pas encore d’équivalence des diplômes en Europe. Je suis Européenne avant tout, c’est important.
Je suis Européenne avant tout, c’est important.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
Il y en a beaucoup ! Je pense que dans cette région, c’est la luminosité. La lumière est très différente de celle de la Belgique et de la Meurthe et Moselle. Je le vis tous les jours. Souvent je me réveille et comme ce n’est pas ma région d’origine, j’ai l’impression d’être en vacances tous les jours !
À quoi ressemble votre quotidien ?
Avec mon conjoint, nous habitons une partie de la semaine à Bordeaux, dans un appartement dans le quartier Belcier-Armagnac (derrière la gare Saint Jean), et une autre partie dans une maison à La Rivière (entre Libourne et Saint André de Cubzac). C’est là que nous avons vécu le confinement. Ce dernier a complètement changé nos projets et nous a donné envie de vivre de plus en plus souvent à la campagne. Nous avons refait un potager, j’ai trouvé des magasins avec des produits locaux, je vais au marché à Libourne. A Bordeaux aussi, mais ici c’est plus facile.
Je n’ai jamais mangé de fraises à Noël, mais je fais de plus en plus attention à ce que je mange. On mange de moins en moins de viande. Mon grand plaisir, c’est de manger les tomates et les herbes de mon jardin. Je cuisine beaucoup.
A Bordeaux, c’est mieux pour faire du vélo. Ici, par contre on est obligé de prendre la voiture.
Je lis beaucoup, des livres et des journaux, je fais du jardinage, je me promène et beaucoup de travaux manuels (couture, tricot,…).
Pour les relations avec les voisins [...], je trouve que c’est plus compliqué dans cette région que dans le Nord ou en Belgique. Ce n’est pas courant d’être invité. C’est difficile pour faire partie d’un groupe ou d’une association…
Pour les relations avec les voisins, que ce soit à Bordeaux ou à la Rivière, je trouve que c’est plus compliqué dans cette région que dans le Nord ou en Belgique. Ce n’est pas courant d’être invité. C’est difficile pour faire partie d’un groupe ou d’une association… J’habite à Bordeaux depuis dix ans, mais je ne me suis pas refait d’amis, de relations avec des voisins que je fréquenterais beaucoup, alors que je suis sociable. En Belgique, il y a plus de lieux ou on se retrouve plus facilement.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
A Bordeaux : le charme des vieilles pierres, et le fait que la ville soit de plus en plus facilement accessible en vélo. On peut faire des belles balades en vélo, pas que pour se déplacer. Je me déplace d’ailleurs souvent en vélo.
A la campagne, ici à la Rivière, j’adore la campagne. La région est très variée : avec plein de petits villages, beaucoup de vieilles pierres, mais aussi la plage. Ça continue à me fasciner. C’est magnifique.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Ici, à la campagne, c’est quand je me promène.
Je me sens bien chez moi, dans ma maison, mais comme je suis quand même un animal social, j’aime bien être entourée de gens, donc j’aime aussi mes activités, ma vie sociale, mon travail.
A Bordeaux, mon endroit préféré c’est la bibliothèque Flora Tristan dans mon quartier, j’aime beaucoup y aller. J’aime aussi le petit parc qui a été créé, on peut discuter avec des gens, il y a un mélange de générations, les SDF peuvent même y trouver un peu d’espace.
Et j’aime aussi beaucoup me déplacer à vélo.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
C’est une région magnifique. Rien qu’à l’intérieur de la région, on peut voyager en quelques kilomètres. On a vite une petite ville à découvrir, on peut changer de paysages, aller dans un restaurant, manger une spécialité, on va manger des huîtres sur le bassin, on est dépaysé. C’est vraiment une très belle région.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
A Bordeaux, ce serait de végétaliser beaucoup d’espaces qui sont très minéraux (les quais, certaines places…). Il faut plus de verdure. Les températures sont trop élevées, c’est horrible et c’est bruyant. On a été à la fête du vin l’an dernier sur les quais, c’était intenable. C’est vrai aussi à Libourne sur les quais, qui ont été refaits récemment.
Dans mon quartier à Bordeaux, c’est mieux, il y a un petit parc très agréable, des murs végétalisés, des arbres tout le long du tram. Ils vont faire une coulée verte jusqu’à la rivière et un hectare de parc dans le nouveau quartier. Mais on pourrait encore mieux faire. Mettre par exemple des arbres fruitiers dans les parcs, pour que les enfants voient la transformation de la fleur en fruit.
A Bordeaux, même s’il y a des efforts, les quartiers restent encore trop peu végétalisés. Pendant le confinement, ma fille a occupé notre appartement à Bordeaux, elle a été très malheureuse. Quand elle sortait sur un kilomètre, vers la gare, elle trouvait qu’il n’y avait que des bâtiments, du béton, et pas assez d’arbres, de verdure…
Je trouve également qu’il faudrait mieux former les gens au recyclage. Dans mon collège, lorsque j’étais enseignante, on le faisait, mais je ne suis pas sûre que cela continue. Il y a encore beaucoup à faire.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
La nature, il faut absolument la préserver, les paysages, les bords de rivière,… la partie naturelle qui reste… Et là où il n’y en a pas, en rajouter un peu, comme à Bordeaux par exemple.
Il y a beaucoup de quartiers à Bordeaux où il n’y a pas un arbre.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Je me sens bien ici à l’extérieur, à la campagne mais dans mon quartier à Bordeaux, même s’il est un peu vert, il n’y a quand même pas assez de nature. J’en ai besoin pour me sentir bien.
Et il y a beaucoup de quartiers à Bordeaux où il n’y a pas un arbre. Par exemple devant la maison écocitoyenne !