Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Emilien, j’ai 18 ans et je vis depuis toujours dans la gâtine poitevine ; plus précisément dans le petit village de Mazières-en-gâtine.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
J’ai toujours vécu à Mazières, et ma famille est également originaire de Gâtine, en particulier de Vautebis, depuis au moins 4 générations.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
Je me souviens avoir passé un nombre considérable de journées, de soirées, à déambuler dans les espaces naturels que nous offre la gâtine : ses prairies, ses forêts, ses milieux humides, qui hélas disparaissent depuis quelques années.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Mon quotidien a beaucoup changé ces derniers temps : je vis désormais la majorité du temps en milieu urbain, études supérieures obligent. Mais il faut voir cela comme une chance puisqu’on oublie rapidement l’avantage que l’on a de vivre en province, à la campagne.
On oublie rapidement l’avantage que l’on a de vivre en province, à la campagne.
En milieu rural, on a la chance d’avoir une certaine tranquillité, un faible trafic routier, une pollution moindre et de ce fait une qualité de vie meilleure.
Nos relations avec les voisins sont également plus étroites à la campagne qu’en ville, on peut en effet se lier plus facilement d’amitié avec 4 ou 5 personnes qu’avec 50 et les mentalités ne sont pas les mêmes.
Mes déplacements se font majoritairement en voiture, mais il est bien plus facile d’avoir une mobilité plus propre en ville, les villages de campagne étant isolés, ils ne sont pas ou que très peu desservis par des transports en commun.
Lorsque j’ai du temps libre, je vais voir en priorité mes amis, les gens que je connais, pour échanger, se divertir, car je ne supporte pas être seul longtemps, il faut que je parle, que je vois des personnes.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
Dans mon village, j’apprécie la tranquillité qui y règne, le silence, l’ambiance paisible des lieux. La campagne est autrement différente de la ville, on ne ressent pas l’anxiété que génèrent les situations urbaines : les embouteillages, le flux incessant de véhicules, de passants, etc. En milieu urbain, on a l’impression que la nuit n’existe pas, le calme complet n’est jamais totalement au rendez-vous.
Sur ce point, je me sens mieux en milieu rural.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
Habiter en ville, c’est habiter à proximité de tout. On peut faire beaucoup d’activités que l’on ne retrouve à proximité en ruralité, du style aller au cinéma, au théâtre.
Si j’avais le pouvoir de changer une seule chose, je mettrais en place des moyens matériels importants pour améliorer la mobilité des personnes vivant en milieu rural.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Si j’avais le pouvoir de changer une seule chose, je mettrais en place des moyens matériels importants pour améliorer la mobilité des personnes vivant en milieu rural, afin de permettre un accès convenable aux grandes agglomérations.
Tout en restant dans des moyens de transport relativement propres.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Malheureusement, je vois la région dans 5 ou 10 ans pire qu’elle n’est aujourd’hui. Les acteurs locaux ne font pas assez pour protéger les milieux naturels des activités humaines (agriculture intensive, usage abusif des pesticides, destruction physique de la biodiversité avec l’arrachage des haies)
A tout cela, il faut ajouter les conséquences du changement climatique qui ne va rien arranger, avec les sécheresses de plus en plus fréquentes et intenses, les températures caniculaires qui vont à terme finir par porter atteinte aux espèces animales, végétales.
On doit ajouter également que les constructions de centres commerciaux, d’immeubles, ou d’infrastructures qui grignotent petit à petit les derniers espaces vierges et qui défigurent les paysages ne vont pas aller dans le sens d’une amélioration générale.
Malheureusement, je vois la région dans 5 ou 10 ans pire qu’elle n’est aujourd’hui. Les acteurs locaux ne font pas assez pour protéger les milieux naturels.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Il faut nécessairement préserver les derniers espaces naturels qu’il nous reste en arrêtant de construire de manière anarchique.
Il faut également changer les habitudes des habitants, des exploitants agricoles, notamment en limitant puis interdisant l’usage de tous ces produits phytosanitaires qui nous gâcheront certainement la vie un jour.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Les habitants de notre région ont besoin et auront besoin d’une plus grande reconnaissance et d’une plus grande considération des provinces de la part des gouvernements.
Il faudra nécessairement que les futurs dirigeants prennent des mesures concrètes pour améliorer le quotidien de tous.