Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis marié depuis 40 ans, nous avons 4 enfants et 4 petits-enfants. J’ai cessé toutes activités professionnelles pour prendre ma retraite.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Nous sommes arrivés en 2018 dans une maison de famille du côté de ma femme (origine Lot-et-Garonne et Dordogne) et moi né en Gironde. Avant nous vivions en région parisienne.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
La fête de notre mariage dans la maison que nous habitons aujourd’hui.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Pas de quotidien régulier, banal et répétitif. J’ai plein d’activités qui vont de l’entretien de la propriété à une vie sociale pleine de rencontres et une vie culturelle.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
Son cadre historique en bord de Dordogne (histoire de la batellerie), sa population très diversifiée (des
anciens natifs et des nouveaux dont des Britanniques). A l’inverse, il n’y a plus rien à Tuilières (école,
commerces, etc.).
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
Sa diversité et la profondeur de temps qu’il retrace et qui donne accès à la longue durée.
Qu'aimez-vous dans votre région ?
La perspective d’avoir plein de choses à découvrir, il y a un potentiel incroyable, mais qui pose la question de la mobilité.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Quand j’ouvre les fenêtres et que je vois la Dordogne, lorsque je retrouve les amis et prends le temps des rencontres. Donner le temps au temps et se laisser interpeller par le paysage, les visages, les rencontres...
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
Je déteste le mitage des terres agricoles au profit des enseignes commerciales (les entrées de ville à Bergerac) et les constructions modernes au pied de châteaux (Creysse) qui traduisent une logique de prédateur.
Se laisser saisir par la beauté qui nous est donnée et réaliser la laideur dont les politiques sont capables.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
D’avoir une vie complète : mettre les mains dans la terre, poursuivre des travaux philosophiques et
théologiques, prendre soin des siens et de la terre confiée, se laisser saisir par la beauté qui nous est
donnée et réaliser la laideur dont les politiques sont capables.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous empêche de faire ou de vivre ?
De voir nos enfants et proches plus souvent, j’aimerais des transports en commun aux horaires plus
coordonnés entre TGV et TER. Il manque à mon épouse la multitude des expos parisiennes pour s’en mettre
plein les yeux.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Tout ce qui détruit le lien social (il faudrait traiter les problèmes de mobilité, d’urbanisation, de quartiers et relocaliser les centres universitaires), les décisions politiques ne sont pas raisonnées autour du vivre ensemble.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
5 ans : repeuplée, envahie d’urbains qui fuient les métropoles d’où cette question de l’accueil d’une nouvelle population.
10 ans : peut-être la région la plus peuplée de France (d’autres arrivant à saturation ou étant moins attractives).
L’humanisation de la fin de vie est une priorité sociale !
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
La possibilité pour les habitants d’être accueillants à l’autre, même à l’étranger (au sens large et non de la nationalité) et en dehors de relations exclusivement marchandes. Interdire de construire tant qu’il y a des habitations vides (entre autres, référence à l’association Habitat et Humanisme).
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
D’un lieu de réflexion : comment rendre nos campagnes durables, y vivre le reste de ses jours ? L’humanisation de la fin de vie est une priorité sociale !