Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Jean-Marc, je suis allé au lycée agricole (BTA à l’époque) à Montardon près de Pau. J’ai appris l’agriculture en conventionnel avec les vaches laitières et le blé. À 17 ans, je suis arrivé en aide familiale chez mes parents à Saint-Sever et me suis installé à 24 ans. Je suis resté agriculteur jusqu’à 45 ans, puis j’ai repris des études par correspondance et obtenu un BTS "comptabilité gestion", suivi d'une licence pro. J’ai arrêté l’agriculture, car je ne voulais plus être l’ouvrier de "Maïsadour".
Tout le savoir-faire qu’avait eu ma famille de manière ancestrale, moi je l’ai perdu. J’avais de meilleurs revenus que mes parents, mais j’avais perdu le sens de ce métier.
J’étais agriculteur à mon compte, mais c’était organisé par la coopérative, donc je mettais en œuvre des choses que l’on me disait de faire. Aucune liberté… et tout le savoir-faire qu’avait eu ma famille de manière ancestrale, moi je l’ai perdu. J’avais de meilleurs revenus que mes parents, mais j’avais perdu le sens de ce métier et me suis rendu compte que c’était le métier de mes parents… que je ne l’avais pas vraiment choisi. Je n’ai aucun regret.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Je vis avec mon fils cadet. Je suis cadre environnement et réglementation dans les travaux publics, y consacre la majorité de mon temps et me déplace en voiture sur le département et l’ex Aquitaine sur quatre sites et trois dépôts. J’aime la cuisine et mange le plus souvent au foyer. J’entretiens de bons rapports avec mes voisins et mon endroit préféré est l’abbatiale de Saint-Sever. Dès que je le peux, je lis, cuisine, regarde des séries policières et m’intéresse à la vie politique.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
Ce que j’aime c’est la proximité des gens, car on se connaît tous. Parfois c’est pesant, mais quand je ne l’ai pas ça me manque. J’aime bien être reconnu et échanger avec les autres.
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
Ce que j’aime dans les Landes, c’est la culture traditionnelle, que j’identifie par la langue, les sports particuliers, comme la course landaise, les quilles landaises, les Bandas, les fêtes. La convivialité.
Qu'aimez-vous dans votre région ?
J’aime beaucoup Bordeaux et le vignoble bordelais. Je ne suis pas attiré par le littoral, plutôt par les terres. Je suis un terrien !
Un autre endroit que j’aime ce sont les coteaux de Chalosse, mais c'est dommage qu’il y ait des maisons partout, en raison du laisser-faire de certains maires favorisant les habitats dispersés.
Ce que j’aime c’est la proximité des gens, car on se connaît tous. Parfois c’est pesant, mais quand je ne l’ai pas ça me manque.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Au quotidien, à la maison, je suis avec mon fils cadet, le plus souvent dans sa chambre, alors je suis souvent tout seul, mais je m’y sens bien. Au travail, j’ai beaucoup de contacts, de relations et de déplacements. Je vais dans le Médoc, à Bordeaux, Saint-Sever, Labatut, Salies de Béarn, Bayonne, Saint-Loubès. Alors, ça fait partie des endroits où je me sens bien aussi.
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
Dans les entrées commerciales des villes moyennes. J’ai horreur des centres commerciaux et de leurs abords. J’ai horreur de ces aménagements et de leur consommation d’espaces. Par exemple, les entrepôts énormes à Cestas de C discount ou autres plateformes de vente en ligne. Ce que je n’aime pas aussi, ce sont les quartiers de villégiature de la côte et je n’aime pas les lotissements, non plus.
Je changerais l’industrie agro-alimentaire. Je lutterais contre la désertification des bourgs et la perte de commerces de proximité.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Je changerais l’industrie agro-alimentaire. Je lutterais contre la désertification des bourgs et la perte de commerces de proximité.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Des vieux, il y aura plein de vieux, des golfs, des résidences séniors sécurisées. Une agriculture aseptisée. Je ne suis pas très optimiste.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
L’espace, l’agriculture familiale et la bienveillance sociale.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
On aura besoin de circuits courts, mais pas que dans le domaine de l’alimentation… Il faudrait que la consommation s’organise autour de productions locales. On a aussi besoin d’espoir, on a tous besoin d’espoir. L’espoir d’avoir mieux et non moins.