Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jean Marc et j’ai 68 ans. Je vis depuis 1998 à Magnac-La-Valette.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Né dans la Vienne, je suis arrivé en Charente en 1986 car je suis musicien, batteur de jazz et par ma profession (réseau local, Musiques Métisses, conservatoire). Cette région m’a permis de travailler et de vivre ici.
Il faut amener la culture dans les campagnes auprès de celles et ceux qui en sont éloignés géographiquement.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Je suis actuellement retraité et je poursuis ma passion en jouant dans de nombreux groupes où j’ai la chance maintenant, au regard de mon expérience, de choisir mes formations. Je vis avec mon épouse et nous faisons beaucoup de jardin car nous sommes soucieux de notre alimentation. En plus de notre potager, nous achetons à de nombreux petits producteurs car nous voulons contrôler ce que nous mangeons. Nous faisons aussi de la phyto-épuration.
Je suis chargé de production au sein d’une association et créateur du festival Villages Session.
Il y a longtemps maintenant, j’ai créé une école de musique sur Angoulême. Il n’y en avait pas à cette époque et mon souhait et priorité était de faciliter l’accès à la culture dans la ruralité, d’animer les villages charentais, d'amener la culture dans les campagnes auprès de celles et ceux qui en sont éloignés géographiquement.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
J’apprécie ses paysages et son patrimoine typique. Je m’efforce, au travers de notre festival, de le magnifier car ce que j’apprécie avant tout c'est cette proximité entre les habitants au sein d’un maillage d’une vingtaine de village situés en sud-Charente. Cette coopération entre villages qui apportent un soutien logistique pour l’organisation de ce festival, est capitale. Ça permet de développer le système D : une véritable aventure humaine autour de l’organisation d’un festival populaire, itinérant, semblable à la vie d’un cirque itinérant. Chaque jour, un lieu, un village, une installation, des habitants qui se croisent pour un objectif commun : animer un cœur de village par la musique.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Je me sens bien partout où notre festival trouve lieu car, à travers cette aventure humaine, des liens se tissent, chose impossible sans cette entente cruciale.
J'aimerais plus de soutien aux festivals, spécialement en ruralité, qui permettrait de faire vivre des territoires dotés de moins d’infrastructures.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Naturellement, J'aimerais plus de soutien aux festivals, spécialement en ruralité, qui permettrait de faire vivre des territoires dotés de moins d’infrastructures. D’ailleurs, notre festival aurait besoin d’une scène couverte pour les musiciens en cas de mauvais temps. Mais la communauté de communes de Lavalette-Tude et Dronne ne dispose pas de ce type d'infrastructure... Et je ne sais pas où me tourner pour ça.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
J’ai une image positive de ma région car je constate une installation de nouveaux ménages sur mon territoire très rural et je m’en réjouis au regard du maintien des subventions que la Région nous accorde depuis le début de la mise en place de notre festival : nous sommes accompagnés à hauteur de 3500€-3800€ sur un budget total de 50 000€ pour un festival qui dure une semaine et touche un peu plus de 1500 personnes dans une zone très rurale (entre 150 et 400 personnes par soirée).
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Préserver le soutien financier de festival comme le nôtre, portés par des communes fédérées autour d’un projet commun.
Toutefois, le manque d’infrastructures pour nos petits festivals peuvent entrainer une fragilité sur le retour sur investissement.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Notre festival a besoin d’un accompagnement autour de l’aspect convivial et surtout de la restauration sur site : il y a encore beaucoup de disparités pour proposer une restauration de qualité et soucieuse de l’environnement.
En effet, comme nous sommes tributaires de mécènes comme la grande distribution (Super U), cette dernière propose des boissons non locales et non biologiques alors que cela existe sur le territoire. Enfin, comme l’organisation de ce festival repose sur l’appui logistique de chaque commune, chaque comité des fêtes organise la restauration sur sa commune : certaines proposent du local et bio et d’autres non, voire de la cuisine industrielle et génératrice de déchets pour faciliter sa mise en œuvre (plateau repas avec plastiques)
Pourtant, nous sommes engagés dans une gestion des déchets respectueuse de l’environnement (verres consignés, tri sélectif), un festival à faible impact énergétique (utilisation des leds pour les éclairages). L’association mandate même un référent déchet.
C'est pourquoi nous avons besoin d’un autre niveau pour inciter chaque commune dans la recherche et la mise en place d’une restauration plus écologique et durable.