Maryse Combres,
candidate aux élections régionales 2021.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Maryse, je suis enseignante et élue à la région Nouvelle-Aquitaine. J’ai 61 ans, je suis maman de 3 enfants et grand-mère d’un petit-fils de 2 ans.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Je viens d’Agen ; je suis née à Agen, j’y ai grandi, j’y ai passé mon enfance… Je suis partie en Maine-et-Loire un temps, pour des raisons professionnelles, mais je suis revenue il y a une quinzaine d’années.
Je vis dans une maison dans la vallée du village de Sainte Colombe, en banlieue d’Agen, depuis quinze ans environ. C’est un coin très tranquille, isolé, avec une grande terrasse qui donne sur un terrain arboré.
Vivre à la campagne, en milieu rural, a toujours été un choix non seulement de qualité de vie mais aussi professionnel, en tant qu'enseignante. Et puis, dans la ruralité, on peut prendre le temps… Créer du lien, partager.
Vivre à la campagne, en milieu rural, a toujours été un choix non seulement de qualité de vie mais aussi professionnel, en tant qu'enseignante.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
Ce sont tous les regroupements familiaux qu’on organise ici, dans cette maison, qui sont autant d’occasions de se retrouver, de rire, autant de plaisirs partagés… Quand mon dernier fils est parti, il y a une dizaine d’années, ça a été très dur de se retrouver dans une maison vide, juste mon conjoint et moi ! Donc quand tout le monde vient, on profite d’être ensemble et de cet endroit.
À quoi ressemble votre quotidien ?
J'ai un quotidien très intense. Je jongle entre beaucoup de choses : avec ma double casquette d'élue et de professeur des écoles remplaçante, je me déplace beaucoup, que ce soit en train ou en voiture. Du coup, j'aime profiter de temps calmes chez moi.
C’est mon moment pour me ressourcer : moi au milieu de la nature, des arbres, des animaux, au calme.
La nature est très proche de ma maison et chaque soir, après avoir couru après une journée bien remplie, je vais là, dehors. C’est mon moment pour me ressourcer : moi au milieu de la nature, des arbres, des animaux, au calme. À cet instant, je me sens bien, apaisée. Je sais apprécier la chance qui m’est donnée.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
J'aime la situation de ma maison, un peu excentrée du village, ce qui en fait un endroit protégé. Pour autant, j’apprécie aussi la vie du village et de la ville d'Agen, qui sont tous deux des lieux de rencontres forts.
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
J’aime beaucoup l'architecture et le patrimoine, la culture, les bastides à visiter, tout l’aspect historique des choses, même le nom des lieux a une histoire particulière ! Il y a aussi les opportunités de balades, de coupure avec le tumulte du quotidien, de vraies bulles d’oxygène.
Qu'aimez-vous dans votre région ?
Sa diversité ! Grâce à mon mandat j’ai pu m'apercevoir de sa richesse, en termes de paysages, d’activités, de problématiques aussi … c’est très intéressant, et absolument nécessaire, car ça vous permet d’élargir votre vision des choses et de prendre conscience qu’il n’y a pas de solutions uniques.
Le territoire rural permet clairement de faire plus de rencontres atypiques. Il y a plus de diversité, plus de proximité.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
Le territoire rural permet clairement de faire plus de rencontres atypiques. Il y a plus de diversité, plus de proximité, beaucoup de gens se connaissent et échangent. Même à Agen, qui est pourtant le chef-lieu du département, cela reste facile de rencontrer des personnes, de créer du lien.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous empêche de faire ou de vivre ?
Le revers de la médaille est lié aux contraintes imposées par l’éloignement et les nécessaires déplacements, qui empêchent la facilité d’accès à certains loisirs culturels, par exemple. En pleine campagne, le lien à la culture est moins aisé, c'est certain ; il n'y a pas d’opéra, pas ou peu de théâtres, de cinémas, de bibliothèques, de musées, d’expositions et ce, malgré l’effort du tissu associatif en milieu rural qui essaie toujours d’innover…avec peu de moyens. Tout ça rend l'accès à la culture plus compliqué.
Il faudrait s’appuyer vraiment sur la vie concrète et quotidienne des gens, des citoyens, des entreprises, des communes… Ce sont leurs retours d’expérience, leurs attentes qui doivent guider les élus et les politiques publiques.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Pouvoir réconcilier les gens avec la politique ! (Rires). Oui, voilà, j'aimerais qu'il y ait plus de proximité : aujourd'hui la Région est loin, et les personnes qui y travaillent sont loin aussi. Il y a une visibilité, une accessibilité, une présence à matérialiser partout… du service, de l’accompagnement à apporter à tous les acteurs d’un territoire, in situ.
Inversement, je voudrais que chaque personne, chaque citoyen sache à quoi servent les élus, que la plupart sont sincères et dévoués et ont le sens de l’intérêt général chevillé au corps.
Il faudrait s’appuyer vraiment sur la vie concrète et quotidienne des gens, des citoyens, des entreprises, des communes… Ce sont leurs retours d’expérience, leurs attentes qui doivent guider les élus et les politiques publiques. Car c'est très important de faire avec chacun pour aller ensemble vers un même objectif.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Ça dépend de qui va gérer la région..., mais j'espère que nous aurons des territoires plus apaisés, des liens, de la coopération, une solidarité à tous les niveaux ; il faut sortir du fonctionnement actuel où la compétition est prégnante partout, jusque dans le fonctionnement des intercommunalités par exemple.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Pour continuer à se ressourcer comme j'ai la chance de pouvoir le faire, pour s'alimenter aussi, il faut aussi se battre contre l'artificialisation des terres qui nous entourent. Il faut préserver notre environnement. C’est quasi une question de santé publique.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Que chacun puisse trouver sa place, un boulot, un emploi, une vie sereine. Il y a tellement de gens qui se dévalorisent, alors que chacun devrait avoir conscience de son utilité sociale pour être en mesure de dire : moi aussi, j’apporte quelque chose.