Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Michel, j’ai 46 ans , je suis marié et j’ai un fils.
Je suis technicien de laboratoire dans une usine pharmaceutique depuis 23 ans.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Né à Grenoble, j’ai passé la 1ère partie de mon adolescence en région parisienne et l’autre partie en Dordogne.
Je suis arrivé en Lot-et-Garonne pour le travail et avec ma femme, nous y avons fait notre vie. Je n’ai pas envie d’en partir, j’y suis bien.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Le quotidien est dirigé par mon travail : parti à 8h, je reviens à 17h et ma femme est dans la même situation.
En soirée, j’aide mon fils dans ses devoirs. Nous partons souvent en famille le weekend. J’accompagne beaucoup mon fils dans ses compétitions de vélo.
Qu'aimez-vous dans votre région ?
J’aime, nous aimons nous promener au bord du canal et dans les bastides du département. Nous avons découvert Cahors récemment. Nous sommes des adeptes de la Charente Maritime où nous passons tous nos étés depuis 15 ans.
[À Paris,] j'ai été confronté à la présence des migrants. Leur situation m’a indigné et elle a effrayé mon fils.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Chez moi, j’aime le calme, la proximité de la ville tout en étant en retrait de son bourdonnement. J’apprécie l’aspect village avec aussi ses conflits de voisinage.
On a tout à portée de main. Nous aimons et nous venons de la campagne mais nous aurions du mal à y vivre. Mes parents sont de la région parisienne. Mon père travaillait chez SANOFI et ma mère a cessé de travailler à ma naissance, je suis son 3e et dernier enfant.
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
La dernière fois que j’ai pris le métro à Paris, nous sommes descendus à la station Porte de la Chapelle et j’ai été confronté à la présence des migrants. Leur situation m’a indigné et elle a effrayé mon fils.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
Notre maison est notre refuge, notre cocon familial. J’aime mon métier qui peut être exaltant et déprimant. Habiter ici me permet de vivre avec ma famille grâce à mon travail.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous empêche de faire ou de vivre ?
On part souvent voir nos parents qui sont loin et vivent au nord de la Dordogne. On aimerait se voir plus souvent mais sur des durées plus courtes.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Que les jeunes puissent avoir un avenir dans notre région. Je respecterai le choix de mon fils s’il veut partir loin même si cela m’est difficile à imaginer.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Si on continue à détruire les emplois, les gens vont se concentrer dans les grandes métropoles et quitter nos villes et nos villages.
Il y a 25 ans il était facile d’obtenir des CDI. Aujourd’hui, les jeunes font CDD sur CDD. Les employeurs ont besoin d’une grande flexibilité.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi l’Europe ne met pas en place une cohérence dans la production alimentaire [...]. Il faut privilégier les produits locaux et c’est ce que nous faisons.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Préserver notre cadre de vie et l’activité professionnelle. Je n’ai pas choisi de vivre en Lot et Garonne, c’est le travail qui m’y a amené.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Nous apprécions de nous fournir dans les marchés fermiers environnants.
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi l’Europe ne met pas en place une cohérence dans la production alimentaire et permette la vente de produits à bas coût en provenance d’Espagne par exemple.
Il faut privilégier les produits locaux et c’est ce que nous faisons.