Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Philippe, 66 ans, retraité, bénévole en charge de la communication sur le festival RESPIRE Jazz
Roger, 68 ans, retraité, fondateur et président de l’association du Festival RESPIRE Jazz.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Philippe : je suis né à Angoulême, j'ai fait Sciences po à Bordeaux puis je suis parti travailler à Paris pendant 15 ans. Je suis revenu vivre en Aquitaine (Pays Basque) pendant 20 ans. Je suis producteur de musique jazz, chroniqueur à Jazz Magazine et j'ai participé à Musiques Métisses. Je suis revenu vivre en Charente pour ma retraite.
Roger : je suis arrivé dans les années 70 en Charente, j'ai un fils musicien de jazz, j'ai fait ma vie en Charente.
Respire Jazz Festival est porté seulement par des bénévoles. Un festival de petite taille qui souhaite le rester, comme nous souhaitons rester dans le concept : musique jazz au cœur de la nature et au cœur des campagnes.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
Philippe & Roger: Il est difficile de se produire lorsque l’on joue du jazz car ce genre musical est peu écouté du grand public.
C'est pourquoi nous avons décidé de créer RESPIRE Jazz en 2008, époque à laquelle peu de festivals de jazz existaient en Charente, voire dans le Sud-Ouest (sauf de très gros comme Marciac).
Respire JAZZ est un festival résolument tourné vers l’écologie, bien avant l’existence du label Eco Festival. Il est porté seulement par des bénévoles. C'est un festival de petite taille qui souhaite le rester, comme nous souhaitons rester dans le concept : musique jazz au cœur de la nature et au cœur des campagnes. Il a lieu à Puypéroux dans le sud-ouest de la Charente.
En 10 ans, le festival a doublé sa fréquentation passant de 450 personnes à 1000 personnes en 2019. Et nous avons remarqué qu'1/4 des festivaliers ne viennent pas de Charente.
Au fil des années, le festival tend à se professionnaliser au niveau du cachet des artistes et des techniciens dans le but de les rémunérer à la hauteur de leur travail. Au début, beaucoup y ont participé et travaillé par amitié. Nous souhaitons les accompagner dans leur professionnalisation et ainsi, promouvoir de "jeunes pousses" du jazz contemporain tout en soutenant l’économie de la culture (intermittents du spectacle) dans une gestion durable de cette économie culturelle déjà fragile (accentuée par crise Covid-19).
De même, le catering est 100 % bio car nous avons à cœur de donner à voir les possibilités d’une agriculture et consommation biologiques et respectueuses de l’environnement.
En 10 ans, le festival a doublé sa fréquentation passant de 450 personnes à 1000 personnes en 2019 [dont] 1/4 ne viennent pas de Charente.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
De renforcer les critères d’attribution des festivals dans l’écologie (restauration, hôtellerie, organisation, logistique, programmation, transports…)
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Poursuivre le travail en transversalité avec le collectif Action JAZZ sur la région permettant un échange professionnel entre organisateurs de festivals pour travailler sur des bonnes pratiques, échanges de savoir-faire, programmation concertée. Il faut continuer à soutenir ces structures associatives à vocation régionale (ex : OARA) pour favoriser cet élan de circulation d’informations, de soutien et de consulting.
Questionnement sur le traitement des dossiers transmis à la Région pour les subventions européennes : les délais de traitement sont trop long et peuvent remettre en cause les trésoreries des festivals.