Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Sandra, j’ai 41 ans, je suis mariée, j’ai un enfant de 11 ans qui s’appelle Noa et je vis à Mont-de-Marsan depuis 2013.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Je suis originaire de Charente-Maritime, je suis née à Saintes (17). J’ai connu mon mari en Charente-Maritime. Il était à l’école militaire de Saintes. Et donc, comme tout militaire, il a été muté à Nancy où nous sommes restés 11 ans puis en Auvergne 3 ans, et en 2013, nous sommes arrivés à Mont-de-Marsan.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
La découverte des nombreux paysages des Landes et son côté nature. On est aussi près de la forêt, des pins que de la mer. Et si on pousse un peu plus loin des Landes, on est proche de la montagne.
La découverte de Mont-de-Marsan, les premiers jours, les paysages. La découverte de la Midouze, de la ville, le côté chaleureux.
Les 40 ans de mon mari au Mexico Loisir, en pleine nature, où on a eu la chance de dormir dans des tipis avec un petit-déjeuner le matin, en plein mois d’août, le chant des oiseaux et un soleil magnifique.
J’aime le fait que l’on puisse se retrouver en pleine nature tout en étant proche de la ville si on a besoin.
À quoi ressemble votre quotidien ?
J'habite dans un quartier de gendarmes, quartier plutôt paisible.
C’était un très beau quartier quand nous avons emménagé puisque à l’époque, nous avions une vue directement sur la forêt, avec de beaux et grands chênes, une rivière juste derrière et très peu de circulation. On n’avait pas encore la voie nord, cette route derrière nous...
Il y a un côté paisible avec la tranquillité et l’avantage d’avoir de belles surprises comme celle de voir un chevreuil, un écureuil.... Le mauvais côté, c'est l’envers du décor avec des quartiers collés à côté où vous avez des poubelles qui flambent régulièrement et des voitures. Donc on ne se sent pas très en sécurité.
Mes relations avec le voisinage sont cordiales puisque on arrive à se côtoyer et à échanger.
Si on se retrouve, c’est chez nous car on n’a pas vraiment d’endroit où on peut se retrouver.
Je suis le plus souvent chez moi et en extérieur quand je fais des balades dans la nature. Mon endroit préféré est la Menasse, un parc urbain. J'aime aussi beaucoup le parc Lacaze. Malheureusement, il n’est pas toujours bien fréquenté.
Je me déplace le plus possible à pied et après, en voiture. Je vais au petit boucher dans mon quartier. Pour les fruits et les légumes, il y a encore quelques mois, j’allais dans une ferme en vente directe : la ferme de Burtes. J’ai arrêté pour une question d’emploi du temps, mais j'aimais bien le côté vente à la ferme parce qu’elle faisait venir aussi d’autres producteurs : des producteurs d’huitres, de canards ou de veau...
Sinon, je pratique l’aquabiking. J’aime aussi beaucoup pâtisser, le dessin, et la danse.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
J’aime le centre-ville et m'y balader. Je trouve que c’est relativement bien entretenu. J’aime bien ce qu’ils proposent et l’effort qu’ils font pour Noël.J'aime faire des activités pour les enfants. La chose que je regrette, c’est la fête de la musique, pas trop existante ici. J’aime bien la Menasse, le coin de la Midouze, me promener le long de la Midouze.
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
J’aime beaucoup les saisons, il fait bon vivre ici. On a la chance d’avoir pas mal de producteurs à côté mais les horaires ne sont pas forcement compatibles avec ceux qui travaillent.
Mont-de-Marsan faisait partie des coins qu’on avait demandés pour se rapprocher de la Charente-Maritime parce que je suis née près de la mer, et pour moi, l’océan, c’est vital. La forêt est importante aussi pour moi : elle me rappelle mon enfance avec mes parents et avec ma grand-mère quand on allait chercher les jonquilles, le muguet et les champignons.
Qu'aimez-vous dans votre région ?
J’aime le fait que l’on puisse se retrouver en pleine nature et qu'en même temps, on a la chance de ne pas être trop excentré de la ville si on a besoin. Je trouve que c’est assez rapide d’aller à Bordeaux. Le seul point noir, c'est les horaires de train, insuffisants : on a dû aller deux fois à Paris et il n’y avait plus de trains après 9h à Bordeaux pour revenir à Mont-de-Marsan... Ca n’est pas très pratique.
On a la chance d’avoir pas mal de producteurs à côté mais les horaires ne sont pas forcement compatibles avec ceux qui travaillent.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
La période pendant laquelle je me suis sentie le mieux, c’était pendant le confinement, en fait : plus de stress, pas de contraintes d’horaires, on a pu prendre le temps. On est déjà de nature à faire énormément d’activités en famille, à partager beaucoup de choses et nous avons la chance d’avoir un jardin. C'est pourquoi, le confinement, je ne l’ai pas nécessairement mal vécu.
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
Le quartier du Perrouate où ils ont construit les nouveaux appartements pour les papis et mamies. La rue Rozanof... Ces quartiers sont laissés à l’abandon, avec de gros problèmes d'insécurité : la police ne passe quasiment jamais, le trafic de drogue se fait à ciel ouvert, les poubelles brûlent à longueur de temps. D'ailleurs, j’ai fait rire mon mari parce qu’il y a peu de temps, au niveau de la PMI à côté de chez nous, ils ont mis une nouvelle structure en bois propre pour les poubelles. J’ai dit à mon mari : "d’ici 1 mois c‘est brulé !" Et, je ne me suis pas trompée...
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
Le fait de vivre ici me permet d’être disponible pour mon fils, pour pouvoir participer à ces activités, le voir grandir. Ca me permet aussi de me rapprocher de ma famille.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous empêche de faire ou de vivre ?
Rien. Je n’ai pas de frustrations. Le seul hic, c’est que depuis qu’ils ont fait la route derrière : je suis moins tranquille à laisser mon fils jouer au ballon tout seul car les limitations de vitesse ne sont pas respectées.
Il faut aider les gens éco-responsables, qui proposent de nouvelles idées et ne baissent pas les bras. Sinon, au bout d’un certain temps, il n’y aura que des grandes surfaces.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
De faire en sorte que les poubelles arrêtent de cramer, que les gens se sentent plus en sécurité, que les auto-entrepreneurs soient plus soutenus. Par exemple, il y a une personne qui a monté un foodtruck et vend des pâtisseries : il demande à ses clients d’apporter leurs propres contenants et s'investit pour l'environnement avec des sacs en papier... Il faut aider ces gens éco-responsables, qui proposent de nouvelles idées et ne baissent pas les bras. Sinon, au bout d’un certain temps, il n’y aura que des grandes surfaces.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Honnêtement, j’ai peur que ça se dégrade de plus en plus parce que, quand nous sommes arrivés il y a sept ans, il y avait peu de soucis flagrants, pas de voitures qui brûlaient ! Depuis ces dernières années, ça s’est encore dégradé...
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Faire plus de choses pour les enfants, comme le parc, la rue Rozanof, le city-stade pour faire du basket. Il y aurait peut-être d’autres structures aussi à créer dans la ville pour que les enfants puissent s’amuser, que les parents soient contents de sortir. Actuellement, on parle de la santé, de l’alimentation mais une bonne activité physique impacte aussi la santé : ça joue sur le moral des gens.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
[J'ai besoin de] Ma famille !
Un gros changement serait sur le bio. On nous dit que l’alimentation est très importante et qu’il faut manger bio. Je le conçois mais certains produits sont chers et pas spécialement à la portée du budget de tout le monde. Par contre, il faudrait réfléchir à une autre logique car, d'un côté, il y a en France des produits bios réglementés et interdits à la culture. En même temps, on fait venir et on nous vend des produits d’Espagne nettement moins règlementés et où ils ont droit à toute sorte de pesticides. Il y a deux poids, deux mesures.
[On aurait besoin] Aussi de la nature, des espaces en plein air : les gens sont nettement plus détendus et moins agressifs à partir du moment ou ils arrivent à profiter de la vie. Actuellement, avec le covid, les gens ne parlent que de leur liberté. Il y a ceux qui profitent du système et qui veulent aller faire la fête avec leur copains, et il y a ceux qui veulent tout simplement profiter jusqu’au bout, comme on a vu aux actualités, qui ont profité jusqu’au dernier jour de l’océan parce que, pour eux, c’était vital de pouvoir profiter avec leur famille...