Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Sébastien, j'ai 52 ans et j'habite à La Crèche.
D'où venez-vous ? Quand et comment êtes-vous arrivé(e) ici, dans cette région ?
Originaire de La Rochelle, j'y ai vécu jusqu’au bac puis j'ai fait ma fac à Poitiers. A Niort de 22 ans jusqu’à 2002. Puis Poitiers, en Charente et Niort.
Quel est votre plus beau souvenir ici ?
La naissance de mon fils.
Rendre autonome nos territoires et restaurer le lien social et la convivialité. Que chacun soit protégé et puisse vivre bien.
À quoi ressemble votre quotidien ?
Avant voiture, boulot, dodo. Quand j’étais gérant de société, concepteur de maisons écolos, j'avais de longues journées de travail mais mon travail était passionnant. J'ai eu plusieurs boulots très différents. Je bifurcais tous les 7/8 ans. Dernier boulot en date : un centre intercommunal d’action sociale : foyer-logement, village-retraite économat et responsabilité de la maintenance avec 6 agents techniques.
Depuis les dernières élections municipales, je suis élu avec des indemnités à hauteur d'un mi-temps + un peu de chômage. Maintenant, je fais de la politique à plein temps.
J’habite un petit lieu-dit, juste à côté de La Crèche. Il y a 3 foyers, 5 habitations. L'ambiance est sympa, il y a une bonne relation de voisinage.
J'habite une belle maison en bord de Sèvre avec un grand jardin. Je fais le potager depuis la naissance de mon fils. Le jardinage fait du bien. J'ai des œufs avec 6 poules. On mange bio sauf concernant la viande car le Carrefour Contact de La Crèche fait du porc local en circuit court. Epicerie bio à Chauray.
Concernant les déplacements, ma compagne se déplace en voiture car il n'y a pas de voie douce et pas de transports en commun non plus pour aller à Chauray. Il y a 6000 personnes de la communauté de communes du Haut-Val de-Sèvres qui vont à Mendès France. Quelques personnes prennent le train entre Saint-Maixent et Niort. Il faudrait améliorer le mode pendulaire entre Niort et Saint-Maixent jusqu’à Pamproux. Trop de voitures.
Qu'aimez-vous dans votre lieu de vie ?
La vallée de la Sèvre.
Qu'aimez-vous dans votre département ou les autres endroits qui vous entourent ?
Les jolis paysages : Puy d’enfer, marais poitevin...
Qu'aimez-vous dans votre région ?
La Rochelle mais qui est, malheureusement, trop embourgeoisée. J'ai besoin de la plage, de la lumière de La Rochelle.
L’écologie doit s’attacher à ça : les biens communs et la capacité de donner de l’autonomie alimentaire et énergétique aux territoires.
Quels sont les endroits, situations, moments où vous vous sentez le mieux dans votre quotidien ?
Dans mon potager. Après les tâches ménagères, s’affaler dans le canapé. Peu de TV, LCP.
À l’inverse, quels sont les endroits, ou situations, où vous ne vous sentez pas bien ?
La dernière fois, c'était dans un atelier d’artistes d'art brut où il y avait trop de tableaux. Je me sentais mal.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous permet (de faire, de vivre…) ?
Si il n’y avait pas la nationale avec les voitures et les poids lourds, c'est un très bel environnement. ça me permet la vie dehors, je passe énormément de temps dehors.
Qu'est-ce qu'habiter ici vous empêche de faire ou de vivre ?
J’aurais voulu voyager mais c’est pas écolo. Voyage en voiture par les départementales avec des étapes.
Je voudrais instaurer un tarif écolo-social de l’eau pour lequel les 20 premiers m3 seraient gratuits et le reste exponentiel pour ceux qui ont des piscines.
Si vous aviez le pouvoir politique de changer une chose dans la région, quelle serait-elle ?
Je voudrais instaurer un tarif écolo-social de l’eau pour lequel les 20 premiers m3 seraient gratuits et le reste exponentiel pour ceux qui ont des piscines. Spéculation sur l’eau aux USA/ Bassines appropriation des biens communs. Les communs doivent rester la propriété du peuple. C'est un enjeu énorme.
Comment voyez vous votre région dans 5 ans ? dans 10 ans ?
Je ne sais pas. Je suis décroissant, collapsologue. J’ai repris la politique parce qu’il y a urgence à rendre nos territoires résilients. Je fais le travail qui est nécessaire pour rendre mon petit territoire résilient. J’ai l’humanisme chevillé au corps. Il faut mettre en place des programmes de résilience. Organiser des liens entre les gens. L’écologie doit s’attacher à cela : les biens communs et la capacité à donner l’autonomie alimentaire et énergétique des territoires.
Selon vous, que faudrait-il préserver ?
Préserver nos surfaces agricoles. Prioritairement les lits majeurs des différents cours d’eau. Tout ce qui permet aux territoires d’amortir les chocs climatiques. Que la terre puisse absorber les quantités d’eau qui vont tomber sur les terres. Planter des haies. Les vents dominants changent. Vents de nord-est en juillet. Phénomènes de canicules avec des indices UV très forts. La peau des tomates brûlait. Vivre dans le jardin permet de sentir ces changements.
Et dans ce demain que vous imaginez, de quoi avez vous besoin pour vous sentir vraiment bien ?
Rendre autonome nos territoires et restaurer le lien social et la convivialité. Que chacun soit protégé et puisse vivre bien.